On connait tous quelques détails sur l’œnologie, la science qui étudie les vins, mais ce sont des informations souvent partielles qui font que lorsqu’on en parle on a l’air amateur au final. Après avoir lu ce texte, vous serez surement aptes à tenir un discours plus approfondi sur le sujet! Ou, du moins, vous pourrez enfin tenir une conversation intelligente à la SAQ !

Leçon 1 : Comment démêler cépages, appellations et régions viticoles?

Grosso modo, les cépages, ce sont les sortes de raisins avec lesquels les vins sont faits! Donc, on pourrait comparer les cépages ou sortes de raisins, aux tissus d’un vêtement. Un chandail peut être fait de coton, de laine, etc. Un vin peut donc être composé d’une sorte de raisin ou de plusieurs sortes (communément appelé un assemblage). Chaque cépage ayant ses propres caractéristiques conférant un gout unique au vin qu’il compose.

Voici donc les sortes de raisins les plus communs que l’on retrouve dans nos bouteilles préférées :

D’un autre côté maintenant, on peut retrouver les appellations. Une appellation serait comme une catégorie de vêtement si l’on se réfère toujours à la comparaison vestimentaire. C’est en quelque sorte comme un T-shirt, une robe, un pantalon, mais pour les vins. Ça sert en gros à les classer, car certaines appellations ont besoin de quelques critères pour pouvoir entrer dans une classe donnée afin de respecter la qualité minimale de l’appellation.

Voici un exemple plus concret : la fameuse appellation Chianti qui nous provient d’Italie, a besoin d’un minimum de 70 % de raisin nommé Sangiovese dans la composition de son vin pour pouvoir entrer dans cette appellation, sans quoi, il ne sera pas nommé Chianti. Les appellations font en sorte que le public puissent se retrouver dans la gamme des vins. Elles établissent des critères pour les viticulteurs afin de ne pas laisser n’importe quelle piquette se ranger au côté de grands crus.

Quelques appellations bien connues :

Les régions viticoles pour leur part, sont les endroits géographiques où poussent les raisins. Dans chacun des pays qui cultivent la vigne, il y a plusieurs régions viticoles. C’est un facteur important dans la composition des vins puisque chaque type de sols, climats et altitudes dans lequel évoluent les plans sur lesquels poussent les raisins, influence le gout final du produit. Or, si une vigne pousse sur un sol calcaire, les vins issus des raisins de cette vigne n’auront pas le même gout qu’un vin issu d’une vigne qui aura poussé sur un sol de glaise.

Les régions viticoles de la France

Certains raisins d’ailleurs ne supportent pas tous les climats. Le pinot noir, par exemple, a beaucoup de difficulté à bien évoluer sous un soleil chaud à longueur d’année. Il a besoin d’un climat plus tempéré et d’un hiver afin de prendre du repos. De ce fait, les grands vins sont souvent composés de raisins qui ont poussé dans des régions viticoles favorables à leur développement. C’est pourquoi certaines régions sont plus fameuses que d’autres.

Voici quelques régions renommées :

Leçon 2 : Comment bien faire vieillir votre vin

Laissez tomber les frigidaires à vin ou les celliers achetés 300-400 $ chez Wal-Mart. Si vous voulez bien faire vieillir votre vin de manière à ce que ça ne vous coute pas trop cher, la seule vraie bonne façon, c’est d’avoir un sous-sol chez vous ou que quelqu’un digne de confiance autour de vous en ait un. Trouvez une place sombre (un placard ou une bibliothèque fermée) et essayez de laisser l’humidité ambiante de votre cave agir. Évitez toute source de chaleur, vibration ou lumière. Ce sont ces éléments en particulier qui pourraient gâter votre vin et gaspiller toutes ces années d’attentes. Surtout, laissez vos bouteilles tranquilles sauf si, évidemment, vous désirez vous en ouvrir une. N’oubliez surtout pas que ce ne sont pas tous les vins qui peuvent se conserver longtemps. Renseignez-vous auprès d’un conseiller à la SAQ pour être sûre. Sinon vous pourriez vous retrouver avec une bouteille de vinaigre dans 10-15 ans au lieu d’un bon cru.

Téléchargez une application pour gérer votre inventaire afin de ne pas toujours aller fouiller dans votre cargaison. Alfred est une excellente application gratuite qui gère le contenu de votre cellier et qui vous indique quand boire votre bouteille pour qu’elle soit à son meilleur. Elle est disponible sur l’App Store et sur Google Play. En plus, c’est québécois et vous pouvez y acheter des bouteilles!

Leçon 3 : comment servir le bon vin au bon moment

Avec l’expérience, je vous dirais qu’il n’y a pratiquement plus de règles en ce qui a trait au service du vin. Maintenant, on peut presque servir du vin blanc avec du bœuf et du vin rouge avec du poisson si on y va avec des vins puissants ou plus délicats selon la circonstance.

Évidemment, il y a des limites à ne pas franchir si vous voulez pleinement apprécier votre plat ou votre vin, mais si vous respecter la règle comme quoi le vin ne doit jamais éclipser un plat et vice et versa, vous devriez être correct. Selon moi, la vraie règle consiste à servir les vins les plus légers en premier et garder les plus corsés pour la fin! Ainsi, vous n’annihilerez pas vos papilles en commençant le repas.

Sinon, il est certain que les puristes vous diront de respecter la coutume selon laquelle on sert la viande rouge avec du vin rouge et tout ce qui va dans la mer avec les vins blancs, mais pour avoir accompagné un plat de fruit de mer avec du Beaujolais (l’appellation constituée majoritairement du cépage Gammay) ça fonctionnait très bien, dû à la légèreté de ce vin. C’est donc dire que les règles sont faites pour être brisées.

Leçon 4 : Comment fait-on du vin rosé

Malgré la croyance populaire, le rosé n’est pas fait à partir d’un mélange de vin blanc et de vin rouge! En fait, il s’agit du même processus à partir duquel on fait le vin rouge. C’est-à-dire qu’après avoir cueilli le raisin, on l’écrase dans des cuves et on le laisse fermenter avec les lies et les peaux, mais plutôt que de laisser les lies pendant la durée complète de fermentation comme on le fait avec le vin rouge, pour les vins rosés, on retire ces lies après un maximum de 48 heures (souvent moins). De cette façon, le vin arbore une teinte rosée, mais n’a pas la puissance du vin rouge. Il est donc beaucoup plus léger que le serait un vin rouge constitué des mêmes cépages. C’est grâce à la fermentation des peaux que le vin acquiert ses tanins. Évidemment, les raisins doivent être de teinte foncée pour que cela fonctionne.

Leçon 5 : Comment fait-on les bulles

Après avoir écrasé les raisins, (normalement ce sont les cépages Chardonnay et Pinot noir qui sont utilisées) on les laisse fermenter une première fois pour avoir un vin standard. C’est après cette première fermentation que le processus diffère d’un vin normal. Pour créer les bulles, on injecte dans les bouteilles de vin de la liqueur de tirage, c’est en quelque sorte du sucre et des levures. Les bouteilles sont ensuite scellées hermétiquement. S’en suit une deuxième fermentation qui créer le co2 (ou les bulles si l’on veut). Après quelque temps de fermentation, on dégorge le vin. C’est-à-dire qu’on plonge le goulot de la bouteille dans une saumure à -25 degrés Celsius afin de cristalliser les dépôts ajoutés au début de la deuxième fermentation et de les extirper de la bouteille. Une fois ces dépôts expulsés, le bouchon de liège est installé sur le goulot et pop! C’est à votre tour de jouer.

Voilà! Avec ces quelques leçons, vous serez déjà capable de mieux vous en tirer avec vos amis et à la SAQ!

Si vous voulez en apprendre davantage sur l’oenologie, voici quelques livres à vous procurer :

Le guide ultime pour connaitre et déguster le vin (environ 40 $)
Tout sur le vin (environ 15 $)
Le grand Larousse du vin (environ 70 $)

Et deux bons guides d’achats dans les 20 $ :
Le Lapeyrie                                                                                                                                                                      Le guide des Méchants Raisins