Dimanche dernier avait lieu au Palais des congrès de Montréal la 22e édition du Bal en Blanc sous la thématique « originale » hippie chic. Bon ça sonne bien hippie chic, mais j’avoue que je ne savais pas trop ce que ça voulait dire alors, pour l’occasion, j’ai mis mon t-shirt blanc col en V le plus serré (avec un jean foncé, faut pas exagérer), j’ai mis le sac banane en cuir de ma mère qu’elle portait dans le temps qu’elle avait du fun, et je me suis rendu à ce que l’on décrit comme le plus grand rassemblement de musique électronique intérieur au Canada.
Oui, j’ai eu du gros fun, je te le jure. Oui, il y avait des boas, des lunettes fumées, trop de gars en chest, du monde qui se mange la face goulûment et des bottes en poils blancs, mais j’ai eu du gros plaisir.
Je serais menteur de dire que je n’avais aucun préjugé par rapport au Bal en Blanc à priori. Comme certains d’entre vous, peut-être. Néanmoins, alors que j’incarnais le hippie chic en personne, je me suis laissé transporter l’instant d’une soirée dans le monde psychédélique et occulte qu’est celui des DJ. Phénomène qui , drôlement, semble gagner de plus en plus en popularité alors que mon fil d’actualité est assailli par Oli Beachclub et de photos Instagram audacieuses prises au New City Gas. Je ne sais pas si c’est moi, mais les « disc jokey » sont devenus en quelque sorte nos rockstars modernes, sortes d’effigies nouveau genre de notre génération en quête constante d’excès et, surtout, d’évasion.
Je dois tout de même dire que le « jour de l’an des clubbers » a fait un travail remarquable en terme de repositionnement et on pouvait sentir l’effort derrière ce changement identitaire. L’objectif précis du Bal en Blanc cette année était noble : reconnecter la fête de la musique techno à ses racines artistiques, notamment grâce à l’art urbain. L’événement a donc fait un véritable retour aux sources en mettant à nouveau l’accent sur le lien avec la communauté, avec la présence de nouveaux talents à découvrir, d’artistes locaux, d’un concours d’installations artistiques, etc.
Cette année plus particulièrement, l’art sous toutes ses formes était au cœur du Bal en Blanc, avec la participation sur place de quatre célèbres artistes urbains montréalais : Stikki Peaches, Jason Wasserman, Whatisadam et Xray. D’un autre côté, dans le cadre de sa nouvelle mission artistique, l’ensemble de la communauté artistique locale avait été invité à soumettre des concepts d’installations d’art public en lien avec la thématique de l’évènement. Dix finalistes ont eu la chance d’exposer leurs œuvres sur le site du Bal en Blanc, au plus grand plaisir des festivaliers.
Bien sûr, on a eu droit aux performances d’une vingtaine de DJ et producteurs reconnus mondialement, dont Afrojack, gagnant d’un prix Grammy, Deorro, Mark Sixma, Mark Knight, DJ Sneak, Sultan+Shepard et plusieurs autres. C’était également l’occasion de dévoiler la nouvelle association avec One Drop, une organisation qui a pour mission de fournir un accès à l’eau potable aux communautés dans le besoin autour du monde. Le Bal en Blanc deviendra ainsi officiellement un évènement-bénéfice pour les prochaines éditions puisque tous les profits seront remis à l’organisme One Drop. De son côté, 45 DEGREES, la compagnie de projets et d’évènements spéciaux du Cirque du Soleil, a également réalisé une prestation exclusive dont on se souviendra longtemps.
Il s’agit donc d’un point tournant pour le Bal en Blanc qui sera également appelé à traverser les frontières en 2017, alors qu’il sera produit à l’extérieur de Montréal pour la toute première fois. Le Bal en Blanc est définitivement un évènement qui demeure toujours très attendu et prisé au fil des ans. Il rassemble depuis une vingtaine d’années les artistes, musiciens, créateurs et rêveurs autour d’une passion commune pour célébrer la vie et l’art qu’elle constitue. Disons seulement que tout le monde aimait beaucoup trop la vie ce soir-là.