Le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) a récemment eu l’idée d’inclure à sa programmation la pièce Les Fourberies de Scapin de Molière mise en scène par Carl Béchard. Cette pièce est présentée à la Salle Albert-Rousseau de Québec.
Plusieurs visages connus de la scène québécoise peuvent être aperçus dans cette comédie : André Robitaille dans le rôle de Scapin, Patrice Coquereau dans le rôle d’Argante, Benoît Brière dans le rôle de Géronte et plusieurs autres. Tous ont su apporter une touche comique et personnelle à leur personnage, sans dépasser les limites du ridicule. Les interprétations de chacun étaient vraisemblables, brillantes et intéressantes. Le public semblait ravi devant tant de talent.
Aussi, les décors et les costumes de la pièce étaient tout simplement remarquables. Geneviève Lizotte a imaginé un décor complètement hors du commun et sensationnel pour refaire vivre l’oeuvre de Molière. Sur la scène Albert-Rousseau, plusieurs planches de bois étaient posées au sol pour créer l’illusion que les personnages étaient sur le quai d’un navire. En-dessous de ces planches, un recouvrement bleu donnait l’illusion d’une mer paisible qui bougeait au rythme des navires. De beaux draps étaient pendus au plafond de la scène pour créer les voiles des navires qui entouraient le quai. À droite de la scène, un homme était assis avec ses percussions pour créer des effets sonores tout au long de la pièce. Lorsqu’un comédien touchait à l’eau de la mer, le percussionniste, faisant partie du décor, jouait dans un bol d’eau près de lui pour créer des bruits semblables à la mer. Toutes ces composantes ont su attirer l’oeil d’un public enjoué et étonné devant tant de création et de réalisme. De plus, les costumes, pensés et réalisés par Marc Senécal, laissent le public planer dans l’époque de Molière. Les robes, les complets, les couleurs, les accessoires étaient impressionnants à admirer. Le public avait une certaine faciliter à embarquer dans l’histoire grâce au réalisme du décor et des costumes.
Le jeu d’éclairage était tout autant intéressant à regarder. La lumière diffusée était d’un bleu éclatant pour faire ressortir la couleur de l’eau. Lorsqu’il y avait un peu plus d’actions dans l’histoire, l’éclairagiste se faisait un malin plaisir à changer les couleurs, à tamiser le tout, etc. Tout était pensé pour concorder avec l’histoire de Molière créée il y a plus de 400 ans.
Et que dire des effets visuels projetés sur les toiles du fond de la scène! De belles images éclatantes venaient rehausser les propos des comédiens lorsqu’il y avait un propos marquant de la comédie. Le regard du public était constamment en action. Cela pouvait peut-être être long pour certains, mais pour d’autres, cela était totalement divertissant. Le public n’avait aucunement le temps de s’ennuyer pendant cette pièce.
Pour ceux qui ne connaissent point l’histoire de Scapin, celle-ci est fort divertissante. Deux jeunes hommes de Naples se mettent dans l’embarras en épousant des femmes non autorisées par leur père pendant que ceux-ci sont en voyage. Octave, homme de bonne société, épouse Hyacinte, une orpheline. Léandre, lui, épouse Zerbinettre, une jeune femme ayant grandit avec les gitans. Les pères, Argante et Géronte, avaient des plans complètement différents pour leur fils respectif. Les deux jeunes hommes, totalement dépourvus, décident de se confier à Scapin, le valet de Léandre. Ce dernier créera plusieurs plans machiavéliques pour que les jeunes gens aient ce qu’ils désirent. Avec l’aide de Sylvestre, le valet d’Octave, Scapin fera tout en son possible pour faire triompher l’amour et la jeunesse.
Cette comédie, forte en péripéties, vous fera rire du début à la fin. Que vous soyez jeunes, ou moins jeunes, cette pièce de théâtre saura vous faire décrocher au moins un sourire. Une troupe formidable, un public en feu et une comédie irremplaçable. Voilà ce qu’était cette soirée!