Lundi dernier avait lieu l’avant-première du dernier chapitre de la trilogie de Ricardo Trogi. Après 1981 et 1987, le réalisateur nous présente maintenant : 1991.
C’est devant famille et amis ainsi que plusieurs chanceux que le vrai Ricardo Trogi est venu présenter l’avant-première de son film au Cineplex Odéon de Beauport. Après une courte présentation de l’équipe d’acteurs, la salle pleine à craquer a pu savourer le troisième opus de la trilogie.
1991 raconte le voyage de Ricardo (merveilleusement joué, encore une fois, par Jean-Carl Boucher) jusqu’en Italie pour retrouver « l’amour de sa vie »(Juliette Gosselin). C’est avec son habituel sens de l’humour que le réalisateur nous présente les moult péripéties qu’il a vécu en tentant d’aller, seul, rejoindre sa « dulcinée » qui est partie étudier pour l’été à Pérousse, une petite ville au sud de Florence. Toutefois, le jeune voyageur qui en est à sa première expérience outre-mer, se rend vite compte que voyager seul n’est pas de tout repos. Après la rencontre de plusieurs personnages des plus farfelus, Trogi réussit finalement à rejoindre sa « bien-aimée », mais la réalité vient vite le frapper alors qu’il se rend compte que la fille qu’il est venu retrouver, n’est peut-être pas celle qu’il cherchait après tout.
Trogi mélange à nouveau humour, émotions et messages cachés contre le système afin de tracer son parcours jusqu’à la destination finale : l’amour de sa vie. C’est sous la trame sonore de Like a Rolling Stone de Bob Dylan que l’aventure prend forme. Avec son éternelle aisance caricaturale, le réalisateur dépeint le portrait des personnes qu’il rencontrera tout au long de son voyage. Sans porter de jugement directement, on sent bien ce qu’il pense de chacun d’eux vu la façon dont ils nous sont présentés. La vraie mère de Ricardo était d’ailleurs présente lors du visionnement. Elle a donc pu savourer le personnage de Claudette, si bien joué par Sandrine Bisson, qui nous parait encore une fois hystérique à souhait, mais tellement attachant. Parions que la vraie Claudette a dû rougir à quelques occasions durant la soirée. Sans compter le père de Ricardo, Benito (interprété par Claudio Colangelo) qui, encore une fois, doit jongler entre les colères de sa femme et l’intrépidité de son fils.
Dans ce chapitre, on en apprend un peu plus sur la vie du réalisateur. Entre autres son parcours étudiant à l’UQAM et pour quelle raison il a décidé de faire une trilogie autobiographique. Il fait d’ailleurs référence à un ancien enseignant qui, peut-on le penser, a influencé sa décision de faire ce genre de film.
1991 s’inscrit très bien dans la lignée des deux épisodes précédents. Peut-être un peu moins bon que le second chapitre toutefois qui, à mon avis, reste le meilleur de la trilogie. Cette fois-ci, on peut sentir quelques longueurs. Entre autres, lorsque Trogi se met à philosopher avec le personnage d’Arturo, un jeune voyageur sans le sous joué par Alexandre Nachi. Ceux-ci divaguent sur l’amour, la vie et le rôle dans le monde des jeunes de cette époque. Un peu de lourdeur, aussi, lors des scènes en noir et blanc, clairement copiées des films de Felini. Sans compter le romantisme un peu trop « kitch » qui est surreprésenté dans ce volet de la série. Heureusement, l’enchainement des malheurs, l’humour et le jeu des acteurs viennent vite nous faire oublier ses quelques points négatifs.
Encore une fois, Trogi insère quelques sacres à ses dialogues, mais ceux-ci sont emmenés à la perfection et servent tellement bien le scénario afin de nous faire vivre les émotions du moment. Préparez-vous à rire, à pleurer, et même à souhaiter voyager accompagné d’un sac à dos, en sortant de la salle de cinéma.
C’est donc sous un tonnerre d’applaudissements que la représentation a pris fin. Les centaines de spectateurs présents sont sortis plus que ravis de ce troisième chapitre qui raconte la vie du réalisateur de façon magique. Un film que vous voudrez voir plusieurs fois j’en suis sûr.