Contrebandier : qui fait le commerce clandestin de marchandises prohibées.
La contrebande de lumière : commerce clandestin et à contre-courant de bonheur, d’espoir et de lumière.
Pensez-vous qu’il est possible de faire, ensemble, de la lumière de contrebande? C’est ce que croit Alexandre Poulin alors qu’il expose ses observations de la Nature humaine dans son plus récent album.
C’est faux que Terre vient de terreur
L’auteur qui chante, et non le chanteur qui écrit, revient, après avoir cru au chaos des étoiles, avec un cinquième album rempli de poésie et de musicalité. Après avoir été Le prof qui a triché, Alexandre se définit désormais comme un contrebandier de lumière. Une lumière allumée? Une lumière bipolaire? Une lumière de comète pour réchauffer l’hiver? Une froide lumière bleue qui réchauffe de textos? Surtout, une lumière qui brille à allumer les yeux!
Utilisée comme chanson phare pour promouvoir la sortie, la chanson Contrebande est une chanson de lumière et de collectivité, une chanson vraie pour n’importe quel passant. Conscient des problèmes et des enjeux sociaux, le poète invite par cette chanson à lever la tête pour trouver des solutions. Arrêtons de nous cacher pour être heureux. Soyons des milliers à croire que la boussole est salement déréglée. Ce n’est qu’ensemble qu’on aura suffisamment d’espoir, la tête haute, pour se dire que nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Pour lui, la contrebande de lumière c’est: « On se cache ensemble, on en fait de la grosse [lumière] et PAF! On garoche ça dans l’univers! »
De L’écrivain à La mauvaise éducation
Quand deux ex-enseignants se rencontrent, il va de soi qu’ils parlent d’éducation. Sommes-nous plusieurs qui trouvent plus facile de croire qu’un crayon peut faire d’la magie? Ce sont les enseignants, en réponse à L’écrivain, qui ont fait naitre La mauvaise éducation. On aurait dit que c’est à ce moment-là, que les profs sont devenus des madames et des messieurs Désilets. La chanson a une vie incroyable dans les écoles, chez les enseignants, mais aussi à l’université, auprès des futurs enseignants. Tous avancent dans une forêt d’humains et souhaitent avoir les moyens. Avec La mauvaise éducation, Alexandre cherche à faire réfléchir. Pourquoi est-ce qu’on dit aux jeunes : t’as pas les mains, mais criss que t’as du cœur? Pourquoi est-ce que les jeunes sortent remplis d’estime et de confiance aux activités parascolaires et non dans le scolaire? C’est d’ailleurs pourquoi un chœur d’enfants se taille une place de choix dans la chanson.
La mauvaise éducation: un souhait pour Alexandre.
Un peu comme une allumette devant le plus grand des miroirs. Une invitation à la réflexion. Les enseignants s’isolent dans leur coin pour faire des projets, pour être des Désilets. Les enseignants ont les idées, ils sont fous et veulent que l’éducation ne soit plus juste une légende. Mais pour l’instant, je ne suis que moi. C’est ce que croient les enseignants qui se démarquent et qui marquent la génération de demain. Faut-il commencer par faire le vide pour espérer refaire le plein? Le système d’éducation actuel a ses forces et il ne les nit pas. Seulement, il doit s’adapter. L’infini s’est étendu, les possibilités sont exponentielles.
L’école doit être fait pour faire de grands humains, pas de grands travailleurs. Plus tu es un grand humain, plus tu es heureux.
Celui dont les mains font de la lumière dans le noir a un souhait. Et il émet ce souhait en étant plus personnel que jamais dans une chanson. En effet, à la toute fin, il parle d’Émilou : sa grande fille à la maternelle. Conscient qu’une grande partie de ce qu’il souhaite revient aux parents, Alexandre veut que l’école soit un filet de sureté pour tous les enfants. Car si jamais j’échoue, je rêve que l’école l’attrape au bond, conclut-il dans La mauvaise éducation.
La profondeur signée Poulin
« Je suis un gars de premier, de deuxième et de troisième niveau ». Il faut effectivement plus d’une écoute pour saisir toute l’essence et la contre-essence de ses textes. Pour ainsi exister dans tous les sens, son œuvre débute avec un processus de création imposé et intensif. Fin observateur et amoureux de l’humain, le bonheur le rend heureux. Il a laissé les chansons naitre d’elles-mêmes. Elles le prenaient par la main en n’ayant qu’une seconde. Que l’inspiration se tisse à la dernière mesure ou que la chanson soit longue à compléter, Alexandre suivait juste le chemin du bonheur, ou de ce qui s’en approche. Il s’est permis de toucher à des sujets difficiles, dont la violence conjugale par une histoire d’oiseaux, car il y a de ça dans la nature humaine.
La Nature humaine, c’est également une histoire d’assassin. En fait, c’est la conclusion du film Le plus grand des assassins. Après sept années à la travailler et sans y avoir touchée pour Les Temps Sauvages, elle est née. Cette chanson, c’est une vie en direct, pas juste derrière des paupières. Chaque album arrivait et Alexandre se disait : « Toi, j’t’ai pas lâchée, t’es une grande chanson ». « Bon, plus longue que grande, » conclut-il en toute modestie. La chanson fleuve, de plus de six minutes, c’est une chanson sur la vie, elle a le droit d’être longue. Elle a le droit de commencer par une introduction musicale, avant la vie. Elle a également le droit de se conclure par une sortie musicale qui frappe les entrailles. Parce qu’à la fin, à la fin, sans lui, qui serions-nous?
Sa guitare a vieilli au fil des chansons
À la fin, lui, aujourd’hui, Alexandre Poulin, c’est un gars qui sait qu’il n’est pas à la mode, musicalement. Mais le danger de la mode, c’est de se démoder. Alors Alexandre joue à nouveau avec la langue française et la rythmique pour offrir un cinquième album à contre-courant. À contre-courant parce qu’il faudra l’écouter plus d’une fois. À contre-courant parce qu’il fait réaliser que le mot « bien » ne veut pas juste dire possession. Dans cet album, comme dans les quatre précédents, Alexandre cache des tisons de bonheur. De la double rime à l’utilisation inégalée des synonymes et de la musicalité des mots, tout est pensé pour créer des chansons parfaites.
Rythmique augmentée, images créées, des idées notées en amont, tout y est afin de rayonner quand le rideau se lève sur le nouvel album. Dans cet album, la musique n’est pas qu’un support au texte. La musique a une part entière. C’est un disque qu’Alexandre souhaite acheter, et non pas qu’il souhaite vendre. Musique et textes reluisent comme des ombres qui se souviennent des lanternes. Musique et textes font se lever le jour sur un Alexandre Poulin comme on l’aime.
Si 2019 est l’an 33 après Madonna et que le temps sur sa ligne fait des cercles polaires. Si nous ne sommes que des figurants au milieu du film de nos vies et que dès demain je prends la mer pour naviguer jusqu’à ta peau. Le contrebandier de lumière, de tisons de bonheur, n’attend pas que le jour se lève pour la rependre. Sur ce nouvel album, qui a trôné au sommet des palmarès tout le week-end de sa sortie, vous vous découvrirez. Sur ce nouvel album, vous découvrirez un Alexandre Poulin plus musical, mais tout aussi inspirant. Un Alexandre Poulin qui ne prédit pas des banalités. Un Alexandre Poulin qui, muni de lumière vive, lance de l’espoir de contrebande dans l’univers.
Tous les détails et dates de spectacle sur son site web et ses réseaux sociaux!