En cette période bien particulière, on trouvait qu’on manquait un peu de positif… La CLIQC a donc décidé de mettre en lumière les gens d’ici! Artistes, humoristes, entrepreneurs, sportifs… Découvrez davantage avec nous ces personnalités en tous genre, qui agrémentent notre quotidien!
Aujourd’hui, nous vous présentons Nataly Lemay de St-Flavien, professeur de danse et directrice du Studio de danse Hypnose.
——————— ENTREVUE ————————
Plus jeune, quel genre d’enfant étais-tu?
J’ai toujours aimé pratiquer tous les sports. J’étais aussi très artistique. Je passais des journées entières à dessiner ou faire du lip sync dans ma chambre. J’étais par contre très timide et réservée comme enfant. Cela a bien changé avec le temps.
À quel moment as-tu eu le déclic pour ton métier?
J’ai su à l’âge de 17 ans. J’avais beaucoup de difficultés à l’école et j’enchaînais les échecs scolaires, un après l’autre. Je n’arrivais pas à me concentrer en classe, j’en partais dans mes pensées assez facilement lorsque j’étais assise en classe. Heureusement , j’excellais en éducation physique et en arts, ce qui me permettait de remonter ma moyenne.
Quelle a été la réaction de tes parents, tes proches?
Je n’ai pas mis mes proches et mes parents au courant de mes démarches lorsque je me suis lancée en affaires. J’avais seulement 17 ans lorsque j’ai fait le premier pas pour fonder mon école de danse et j’avais quitté le nid familiale à 16 ans 1/2.
Parle-moi de ton parcours ensuite?
À cette époque, je ne restais plus chez mes parents et je voulais vivre une vie d’adulte, sans savoir ce qui m’attendait! Avec mes difficultés scolaires, ce n’était pas gagné d’avance pour me motiver à continuer d’aller à l’école . J’ai donc arrêté mes cours et j’ai entrepris d’avoir 3 jobs en même temps pour subvenir à mes besoins. J’étais barmaid, caissière au Tim Hortons et professeur de danse. J’avais 100$ en poche à la banque, c’est ce qui m’a permis d’effectuer la location de mon premier local. C’était dans un sous-sol d’une garderie. Le plancher de bois était si vieux et mal entretenu qu’il s’écaillait… Nous étions couverts de vieux vernis à chaque fois qu’on devait aller au sol pour la chorégraphie, c’était horrible ! Je ne parle même pas de l’aération qui était totalement absente… Je multipliais mes efforts afin d’offrir un meilleur endroit pour s’entrainer à mes danseurs.
Ta plus grande fierté jusqu’ici ?
Plusieurs petites choses font ma fierté, comme les nombreux prix remportés en compétitions. Les tablettes du studio en sont pleines! Mais l’événement dont je suis la plus fière reste le show que j’ai offert pour célébrer les 10 ans de mon école à la salle Albert-Rouseau. J’avais travailler comme une folle pour présenter un spectacle qui mettait en vedette les chansons de Mickael Jackson, qui depuis mon enfance était mon idole. Je n’avais rien laisser au hasard, des artistes invités, des reproductions des chorégraphies marquantes de sa carrière en plus d’avoir des costumes à couper le souffle!! J’ai aussi fait salle comble, ce qui représentait environ 1260 personnes. Je n’oublierai jamais la célébration des 10 ans de mon école de danse, c’était magique !
Nomme une ou plusieurs personnes qui t’ont inspirées durant ton parcours?
Je n’avais pas d’entrepreneur dans mon entourage alors les personnes qui m’ont inspirées sont celles que je voyais à la télé comme Janet Jackson, Justin Timberlake, Usher ou Britney Spears, qui utilisaient beaucoup de danseurs dans leurs vidéos et spectacles. Ça me donnait le goût de créer des chorégraphies aussi magnifiques que celles que je voyais dans leurs vidéos.
Quelles embûches as-tu dû traverser pour te rendre où tu es aujourd’hui?
Par où commencer … Je ne pourrais tous les énumérés. En résumé, le manque de budget et d’expérience pour démarrer mon entreprise à été un facteur important. Je ne savais pas comment m’y prendre et j’ai fait plusieurs mauvais choix. Mon budget étais très serré afin de payer mon local et garder mon école ouverte. Je devais me priver et utiliser mon argent seulement pour le strict minimum. Je devais absolument avoir une voiture pour travailler donc je devais couper sur la nourriture. Je me souviens que j’achetais un pain blanc et un pot de beurre de peanut pour passer ma semaine… En plus que j’avais 3 boulots, disons que je n’avais pas beaucoup de temps pour me reposer.
Que conseillerais-tu a quelqu’un qui aimerait faire ton métier?
Bien s’entourer ! Le cercle de contacts dans le domaine de la danse est très important. Cela aide beaucoup pour faire connaître ton école. Il est aussi très important de ne pas avoir peur de travailler beaucoup, sans compter ses heures. Bien sûr, le plus important, c’est d’en être passionné afin d’en faire un mode de vie.
Dans le contexte actuel, comment fais-tu pour garder le moral et surtout, rester positif pour la suite?
Dimanche passé, j’ai organisé une parade de « Motivation COVID-19 » dans les rues de mon quartier tout en respectant la distension sociale. J’étais sur une plate-forme tirée par un pick up avec notre mascotte Hypnou. Musique forte et danse étaient au rendez-vous pour le bonheur de tous. Les gens étaient invités à nous regarder de leur fenêtre ou dans leur cour. J’ai eu un immense coup d’amour de ma communauté et des messages d’encouragements à la tonne. J’ai voulu mettre du positif face à une situation qui n’est pas facile pour personne.
Dans 10 ans, tu aimerais….
J’aimerais ouvrir une autre succursale sur la rive-sud de Québec et agrandir notre familles de danseurs. Je veux aussi offrir des cours dans plusieurs styles venant de d’autre pays afin de faire connaître aux gens de nouvelles cultures du monde. J’aimerais également offrir des cours pour une clientèle avec déficience physique et intellectuelle. Les idées et les projets… Ce n’est pas ce qui manque!