L’humoriste Matthieu Pepper présentait la première, mercredi soir, de son premier one-man show à la salle Albert-Rousseau. En attendant la fête au village est à la fois un hommage à son père et un retour sur ses jeunes années.
D’entrée de jeu, Matthieu Pepper demande au public de baisser ses attentes afin de ne pas être déçu. Dans la vie en général, mais aussi pour ce spectacle s’inscrivant comme son premier spectacle solo. Intervention inutile, puisqu’il n’a pas déçu une seule seconde.
Dans ce spectacle, l’humoriste laisse les gens entrer dans son intimité en livrant ses travers, les épreuves qu’il a traversées et les aléas de sa jeunesse. Il aborde notamment le fait qu’il a redoublé sa maternelle, l’énurésie nocturne qui l’a suivi jusqu’à l’adolescence ainsi que ses premières relations sexuelles. Sur une note plus légère, le passage sur le parc à chien ou encore sur l’épicerie, réalistement drôle, n’ont pas donné une seconde au public de reprendre son souffle.
De sa nature fringante et attachante, Matthieu nous a complètement transporté dans son univers à la fois éclaté et sensible en abordant des sujets plutôt lourds avec une légèreté incomparable. Sa vision de la vie après la mort alors que Cartier, Champlain et Marco Polo reçoivent leur mention honorable en est un exemple.
Moment touchant
Au travers de ces moments hilares, l’auteur de Entre deux draps se confie sur les derniers moments qu’il a vécu dans la maison de soins palliatifs avant le décès de son père. Les spectateurs, la larme à l’œil, sont restés accrochés à ses lèvres en découvrant des personnages colorés, des moments de vulnérabilité et des malaises soutenus. Malgré le décor simpliste, on se sentait vraiment dans la chambre, avec la famille, à vivre les derniers moments du paternel qui voulait terminer sa vie avec une fête au village. D’où le spectacle tire son nom.
Une première partie efficace
La première partie assurée par P-O Forget fut efficace et audacieuse. Abordant des sujets aussi sensibles que le racisme, la santé mentale, il a réussi à tenir le public captif et rieur sans mettre les pieds dans les plats.