Le 14 juin 2017, c’est le début du Projet A. Guy Ouellette, Annie Trudel, Lino Zambito, Richard Despaties et Stéphane Bonhomme sont les suspects de l’UPAC. Or, comme le déclare le juge de la cour du Québec André Perreault, dans un jugement rendu le 25 septembre 2020 : « la preuve démontre que l’enquête du Projet A ciblait des innocents pour disculper les véritables auteurs. »
Dans un livre qu’elle a intitulé Autopsie de l’enquête bidon – UPAC, publié le 22 septembre aux Éditions ADA, Annie Trudel soulève le voile sur les événements qui ont eu cours dans cette saga, une saga qui se poursuit toujours.
À ce jour, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) poursuit son enquête qui dure depuis quatre ans déjà. La haute direction de l’UPAC est visée par diverses allégations. Plusieurs documents rendus public par le juge Pronovost, en mai 2022, permettent de tracer le fil de cette enquête.
« Les victimes du Projet A ont toujours eues un comportement irréprochable. Parce qu’elles ont critiqué la gestion de l’UPAC, elles ont été injustement visées par une enquête criminelle qui a sérieusement entachées leurs vies professionnelles et personnelles, ainsi que celles de leurs familles. Les mauvaises pratiques de l’UPAC sont à l’origine de plusieurs poursuites de plusieurs millions de dollars. La situation doit changer, les gouvernements doivent agir. Le rapport du comité sur la réalité policière recommande d’apporter des changements majeurs à la gestion de l’UPAC, notamment de rapatrier l’organisation à la Sûreté du Québec. Pourquoi cette avenue n’a-t-elle pas été considérée? » demande Annie Trudel.
Stéphane Bergeron, qui a été ministre de la Sécurité publique du Québec de 2012 à 2014, a accepté de signer la préface de ce livre.
«Le constat est sans appel et franchement décourageant ; en dépit des bonnes intentions, les «lanceurs d’alertes» sont encore laissés à eux-mêmes, ce qui contribue à faire en sorte que la collusion et la corruption ont toujours le champ libre, y compris dans toutes les sphères de l’État. Mais ne dit-on pas que, pour administrer le bon remède, il faut en arriver au bon diagnostic ? Cet ouvrage, j’en suis convaincu, contribuera à établir le bon diagnostic. Il appartiendra aux décideurs politiques, s’ils en ont la volonté, d’administrer le bon remède…»
Autopsie de l’enquête bidon
Annie Trudel dévoile tout ce qu’on veut cacher au public en lien avec la gestion de l’UPAC (Unité permanente anticorruption) dans l’enquête sur les fuites, connue sous le nom de Projet A. L’autrice a analysé des milliers de documents et a reçu les confidences de plusieurs personnes. La participation des victimes du Projet A était essentielle. Elle a permis de reconstituer le fil des événements qui ont mené la haute direction de l’UPAC à viser des cibles innocentes pour qu’elles prennent le blâme des malversations qu’elle avait elle-même commises.