Le 26 avril dernier avait lieu la première médiatique du tout nouveau spectacle de Claudine Mercier intitulé Claudine. Cette dernière, maintenant âgée de 55 ans, sait toujours comment faire rire son public. Avec 25 années de carrière, plus de 800 000 billets vendus, nous pouvons dire qu’elle a une expérience remarquable dans le monde de l’humour.
Pour ce cinquième one-woman show, cette humoriste a présenté plusieurs imitations au public. De la danse contemporaine de Cœur de Pirate, de Sia et sa coupe de cheveux originale jusqu’à des imitations telles que Ginette Reno, Diane Dufresne, Shakira, etc., Claudine Mercier a su faire vivre un beau moment à son public. L’humoriste a un énorme talent dans l’imitation. Elle sait prendre un ton de voix particulier pour créer une effet parfait. Les mouvements, les postures, la voix, elle connaît bien les artistes qu’elle imite et cela se ressent. Plusieurs personnes dans le public affichaient des moues surprises, étonnées d’un tel réalisme. Bien que Claudine ait tenté de rejoindre un public un peu plus jeune avec des répliques de Cœur de pirate ou bien Zaz, les autres imitations étaient un peu plus vieux-jeu. À mes côtés, ma mère riait d’absolument toutes les imitations que l’humoriste nous proposait, presqu’à chaudes larmes. Cependant, de mon côté, j’ai trouvé que cela était bien réussi, certes, dépassé. Il aurait été intéressant d’exploiter un univers davantage récent, actuel pour atteindre le plus de gens possible.
De plus, je trouvais les blagues un peu prévisibles. J’adore aller voir des spectacles d’humour (de tous genres), par contre, Claudine Mercier a un humour qui rejoint davantage les gens de sa génération, des gens un peu plus matures. Elle-même l’a mentionné lors du spectacle en citant son neveu, comme quoi, si elle faisait un nouveau spectacle, elle devait utiliser de l’humour trash. Ce genre d’humour est loin d’être sa tasse de thé. Par exemple, elle a repris la populaire blague de l’homme qui voulait rentrer dans la police : «C’t’un gars qui voulait rentrer dans la police, ‘faqu’il a mis bien du lubrifiant, pis il est rentré dedans.» Ceci est exactement le genre d’humour que je ferais après avoir bu trois ou quatre verres de vin : vulgaire et inutile. C’est alors qu’elle s’est tournée vers d’autres blagues, voyant elle-même qu’elle vit dans un humour davantage traditionnel, conventionnel.
Je dois avouer, cependant, que les thèmes abordés lors de la soirée étaient plutôt intéressants et rejoignaient bien les valeurs de l’humoriste : la politique, le féminisme, l’éducation, les technologies, la quête du bonheur et plusieurs autres. À un moment du spectacle, lors du thème sur le bonheur, Claudine Mercier a demandé au public de se lever pour qu’il l’accompagne dans une certaine chorégraphie du bonheur. Ce qui est intéressant est qu’absolument tous les gens présents dans la salle ont participé. Cela a créé une belle ambiance, une certaine harmonie, même un effet chaleureux qui fut ressenti par l’humoriste. Par contre, j’ai trouvé que ma mère qui dansait à mes côtés était beaucoup plus drôle que le gag en question. Nous avons tous une perspective différente quant à l’humour non?
Ensuite, Claudine Mercier est devenue une jeune fille d’âge primaire lors d’un instant dans son spectacle. La franchise d’un enfant est quelque chose d’intéressant à exploiter. L’humoriste a bien su se camoufler dans ce rôle très intéressant, franc et adorable.
Pour terminer le spectacle, l’humoriste, qui raffole des comédies musicales, laisse le public avec un certain medley de ses comédies musicales préférées.
Ce spectacle était bon, certes moins de ma génération. Les blagues étaient prévisibles, douces, peu poignantes. Claudine Mercier nous procure une petite soirée de divertissement, mais très peu de gros fous rires. Je dois tout de même avouer que c’est une humoriste de talent, elle connaît bien son texte, ses répliques. Sa mise en scène ainsi que les jeux de lumière sont tout simplement géniaux. Plusieurs heures de pratique sont derrière ce spectacle et pour cela, je lève tout de même mon chapeau à cette dernière, même si son humour me rejoint un peu moins.
Pour les intéressés, il reste un spectacle le 27 avril à la Salle Albert-Rousseau. Une supplémentaire est aussi ajoutée le 21 octobre prochain, encore à la Salle Albert Rousseau. Pour l’achat de billets, vous pouvez cliquer ici.