Je vous entends vous dire « Quoi? J’ai des droits en tant que lecteur.trice? » Absolument Et même si le concept date de 1992, il est important de se le rappeler quand débute une nouvelle année!
L’année 2024 vient de débuter. L’application Goodreads a remis les défis de tous ses utilisateurs à zéro. Ça crée une petite pression supplémentaire de début d’année. On veut battre nos exploits de la dernière année, s’améliorer ou juste abandonner l’idée du challenge. Et tout cela est justifié!
De mon côté, je me questionnais. 71 livres en 2022 (237% de mon objectif), 93 livres en 2023 (155%). Est-ce que je voulais vraiment dépasser encore ces objectifs? J’ai finalement opté pour un objectif de lecture de 80 livres en 2024. Est-ce réaliste? Je vous tiens au courant! J’ai la conviction que ce l’est, puisque c’est la moyenne des deux dernières années. Ça représente quand même 1,5 livres par semaine. Et Dieu sait que certains livres prennent plus qu’une semaine à lire (ne me partez pas sur la série Outlander de Diana Gabaldon)!
Comptez vos pages… On commence par s’émerveiller du nombre de pages lues, puis vient le moment où l’on s’effraie du peu qui reste à lire. Plus que 50 pages ! Vous verrez… Rien de plus délicieux que cette tristesse là : […] plus que 50 pages à lire. On ralentit, on ralentit, rien à faire… […] et c’est la fin.
– Comme un roman, Daniel Pennac, éd. NRF Gallimard, 1992, p. 122
10 droits imprescriptibles du lecteur – Daniel Pennac
En réfléchissant à mes lectures à venir, je me suis rappelé d’une vieille affiche que j’avais entrevue dans une bibliothèque sur les dix droits du lecteur. Je ne savais pas vraiment quoi chercher, jusqu’à ce que je tombe sur l’illustration ci-bas de Quentin Blake sur Google. En images, elle présente les 10 droits imprescriptibles du lecteur établit par Daniel Pennac dans le livre Comme un roman, publié en 1992. En quelques mots, les voici expliqués.
Daniel Pennac établit ces dix droits avec un seul objectif : s’affranchir du protocole conservateur de la lecture afin que tous s’adonnent à la lecture à leur façon et à leur rythme!
- Le droit de ne pas lire
- Le droit de sauter des pages
- Sauter des pages devrait être normalisé. Pensez aux classiques de la littérature qui sont parfois imposés aux enfants ou même que nous nous imposons en tant qu’adultes. Des fois, notre seul frein est la longueur. N’hésitez pas, sautez des pages!
- Le droit de ne pas finir un livre
- Il existe une infinité de raisons de ne pas aimer un livre: vous n’accrochez pas à l’histoire, vous grimacez quant aux valeurs des personnages, vous n’êtes pas d’accord avec l’auteur, vous n’aimez pas de rythme ou le style. Et si on arrêtait de se forcer à finir tous les livres qui nous tombent sous la main?
- Le droit de relire
- Personne ne peut dire « Je n’ai jamais relu un livre! » Que faisaisent vos parents pour vous endormir? Vous aviez sans doute un livre favori que vous lisiez soir après soir. À quel moment oublions-nous ce droit? Vos livres favoris le sont pour des raisons qui vous appartiennent. Pourquoi ne pas les relire?
- Le droit de lire n’importe quoi
- Du roman classique au roman contemporain, en passant par l’ouvrage de référence, la bande dessinée, le roman graphique, le manga, l’essai, le polar, la poésie, le conte, la littérature jeunesse; il y a tant d’ouvrages que vous pouvez lire ce que vous voulez – quand vous le voulez!
La vie est trop courte et les possibilités de lectures trop nombreuses pour lire quelque chose que tu n’aimes pas! – technicienne en documentation d’une école secondaire.
- Le droit au bovarysme
- Sans doute le droit au titre le plus étrange, mais à la définition relativement simple. Référence direct à l’héroïne du roman de Flaubert, le bovarysme est le droit à la satisfaction de nos sentiments. Nous avons le droit, en tant que lecteur.trice, de nous évader, de faire vibrer nos rêves et notre imagination, de rendre notre quotidien plus romanesque le temps d’une lecture.
- Le droit de lire n’importe où
- Pendant mon parcours au secondaire, j’ai repris goût à la lecture alors que je lisais dans la salle à diner de mon emploi étudiant. Il y avait un rayon de romans, j’en pigeais un au hasard et j’entamais ma lecture pour quinze minutes ou une heure. Par la suite, toute occasion et tout lieu était bon pour lire; surtout l’autobus en route vers le travail.
- Le droit de grapiller
- C’est le droit de commencer une lecture à la page qui nous interpelle. Et je remercie les auteurs qui nous offrent cette possibilité avec des romans au fil conducteur déconstruit ou au propos ne nécessitant pas une lecture linéaire!
- Le droit de lire à haute voix
- Nous le faisions petit, pourquoi avons-nous arrêter de le faire? Parce qu’il n’est pas possible de le faire à la bibliothèque ou parce que nos enseignants tenaient à la lecture silencieuse? Dans tous les cas, qu’est-ce qui vous/nous empêche de le faire en tant qu’adulte?
- Le droit de nous taire
- Que la critique soit positive ou négative, en tant que lecteur.trice, vous avez le droit de taire votre expérience, votre vécu. Après tout, chacun.e fait une lecture individuelle du roman!