25 ans après la mort de Gainsbourg, Stefie Shock lance un album composé de chansons de ce monument de la musique française, en duo avec 12 voix féminines du Québec. Parmi ces femmes, on trouve, entre autres, Stéphanie Lapointe, Anne Dorval, Pascale Bussières et Marie-Pierre Arthur.
« En tant que mortels que nous sommes, pleins de défauts et de faiblesses, des fois on a des moments d’illuminations, des inspirations qui viennent d’on ne sait où, ça fait écrire de belles choses. Le titre ne s’appelle pas » 12 belles dans la peau » pour rien, ce sont à la fois 12 belles chansons et 12 belles interprètes qui chantent avec moi. » – Stefie
(Mélissa) Qu’est-ce que tu aimes de l’univers de Gainsbourg ?
(Stefie) Sa façon d’écrire pour les interprètes féminines qu’il a eues dans sa vie, de composer, de chanter. C’est un compositeur brillant. C’est l’auteur-compositeur de chanson française qui m’a le plus inspiré. Je ne m’intéresse pas à toutes ses chansons, mais les chansons que j’aime, je les aime profondément, et ce sont elles que j’ai reprises sur le disque.
(M) Tu as choisi quelques comédiennes, dont Anne Dorval et Pascale Bussières. Sachant que Gainsbourg est aussi un homme de théâtre… Est-ce que pour toi, l’interprétation était aussi importante que la voix ?
(S) Dans le cas de Gainsbourg, ses mélodies sont très particulières. C’est vraiment unique comme approche. Ça demande une certaine douceur, une certaine émotion, qui ne se prêtent pas à toutes les voix. Si vous regardez la liste des chansons sur le disque, ce sont toutes des chanteuses qui chantent avec une certaine douceur. En gardant l’essence de ces chansons-là, on n’a pas pu faire autrement que de se glisser dans la douceur de ces chansons.
(M) Est-ce qu’il y a un duo que tu as particulièrement aimé faire ?
(S) Il y a des duos qui ont donné une ambiance plus mémorable. Par exemple, quand Anne Dorval est venue faire sa voix, c’était dans mon propre studio, chez moi. On était côte à côte dans le studio. On avait une espèce d’intimité. Anne était fébrile parce que ce n’est pas son métier et elle voulait bien faire les choses. Elle est arrivée complètement prête. L’essentiel de ce qu’on entend sur le disque, c’est la première prise qu’elle a enregistrée. Moi, habituellement c’est le contraire, c’est plus dans la 8e que ça commence à se passer ! (rires)
(M) Dans la chanson avec Anne Dorval, « J’suis venu te dire que j’m’en vais », vous avez inversé les rôles : c’est maintenant elle qui abandonne son amour. Est-ce que c’est en quelque sorte pour célébrer le pouvoir que les femmes ont acquis au fil du temps ?
(S) C’est Anne qui est arrivée avec l’intention. J’ai trouvé que c’était une bonne idée parce que c’était une inversion, premièrement, et je trouvais qu’avec la douceur de son interprétation, c’était une façon touchante de quitter quelqu’un. Quitter quelqu’un, ça se fait de toutes sortes de façons : on peut quitter avec de l’amertume, avec de la colère… Elle quitte avec tendresse et c’est certainement son talent d’actrice que l’on perçoit là-dedans. Sa voix est belle et juste, mais elle a tellement mis d’émotion dans son chant que ça en est bouleversant. Moi, tout ce qu’il me restait à faire, c’est quelques interventions maladroites. Ça fait de cette chanson un des plus beaux duos de l’album, sans contredit.
(M) Tes « 12 belles » et toi partirez en tournée prochainement… As-tu des détails à nous donner ?
(S) Chaque soir, 3-4 filles vont m’accompagner sur scène. Souvent, les gens vont savoir qui chantera avec moi en arrivant à la salle. Les chanteuses présentes chanteront d’autres chansons de Gainsbourg. (…) Marie-Pierre Arthur va être de la tournée. (…) Ce sera un concept jamais vu dans un concert, un élément de mise en scène central, que je ne peux révéler encore. Si ça fonctionne comme ça marche dans ma tête, ça va être écoeurant ! (rires)
Stefie et ses 12 « belles » seront de passage à Québec, mais la date demeure inconnue pour l’instant. Restez à l’affût !
L’album « 12 belles dans la peau » est présentement disponible sur Itunes.