Rémi Chassé offrait une performance hier soir sur la scène Fibe du Cœur du FEQ. J’ai jasé avec lui littéralement 45 minutes avant son show. Un de nos rockeurs francos qui sait comment composer et performer!
Pour commencer, j’aimerais ça qu’on parle de ton passage à l’expérience de groupe à l’expérience solo. Si on retourne aux auditions à l’aveugle de La Voix en 2014, comment ç’a été de mettre le pied sur les planches en tant que Rémi Chassé?
À l’époque, tant que je voyais pas de chaise se retourner, je savais pas ce que ça allait changer. C’est quand même un évènement marquant dans ma vie, ç’a laissé des belles traces et ça me propulse encore aujourd’hui. Le fait que ce soit solo, y’a une grosse partie du fait que ça s’appelle Rémi Chassé encore aujourd’hui, c’est que j’ai passé à la télévision avec mon nom, je voulais pas essayer de flouer le public. Et même si je suis en carrière solo, ça se fait encore en band. Oui, j’écris mes premiers brouillons, j’arrive avec des mélodies et des compositions seul, mais tout le travail d’arrangement et de peaufinage se fait en groupe. L’énergie sur scène que j’ai, je la dois à mon groupe aussi.
Ton passage de l’anglais au français, ça s’est passé comment?
Ça s’est bien fait! Moi, j’ai vu ça comme un défi dès le départ. Je pense que ça m’a pris 2-3 chansons avant de trouver où est-ce que j’étais à l’aise, qu’est-ce que je me permettais. C’était important pour moi de chanter comme je parle, de pas emprunter quoi que ce soit pour être plus international, être plus crotté que je le suis. Je voulais que ce soit fidèle à ma façon de m’exprimer.
C’est parfois plus facile de tomber dans le quétaine en composant en français, ça peut rendre ça plus difficile…
Oui, mais il y a une grosse partie de tout ça, dès que c’est assumé, moi je trouve pas ça quétaine, comme quand Patrick Bruel chante Qui a le droit?. Il y a peut-être une esthétique de l’époque, qui est un peu cheesy, ça vieillit moins bien, mais quand il chante cette chanson-là, il y croît! J’ai pas le goût de trouver ça mauve ou rose. Pour mon matériel, il y a un travail à faire pour que ça reste percussif et en travaillant avec Guillaume Beauregard (Vulgaires Machins), je savais que ça allait être le meilleur allié pour moi!
Vois-tu Guillaume comme un mentor?
Je le vois peut-être pas comme un mentor, parce que chanter et performer, ça je le faisais déjà. Pour un guide dans mon virage francophone, c’était clairement un bon mentor. Il était capable de me dire sur quoi miser dans mes textes, pour aller à l’essentiel et être le plus efficace possible. Parfois, quand t’as trop le nez dedans, tu sais plus trop ou tu t’en vas. Donc, je vois Guillaume comme un guide dans mon virage franco.
L’aspect téléréalité, ça s’est bien gérer?
Oui, c’est sûr que du jour au lendemain, tu te fais arrêter à l’épicerie, au dépanneur, à la station-service, mais ça, tu développes des trucs. Et c’est assez éphémère, les gens qui me reconnaissent aujourd’hui, c’est pas nécessairement à cause de La Voix, mais parce qu’ils m’entendent à la radio. Au début, c’est un peu déroutant, mais tu fais juste te laver la face et pas sortir en jogging pour aller à l’épicerie et c’est réglé!
Tu as joué sur les Plaines lors du spectacle de la Fête Nationale. On se prépare comment à un spectacle de cette envergure-là?
On se prépare beaucoup! Ç’a été trois jours de répète ici à Québec et 2 jours à Montréal, donc on était vraiment prêt! Tout est au quart de tour, c’est un show télé en direct en même temps. Ce qui était le fun, c’est qu’on était en groupe souvent longtemps, donc il s’est développé un esprit de gang! Moi, je suis le dernier à me garrocher dans l’espèce de mood de colonie de vacances, sauf que là, ça s’est fait tout seul!
On lui souhaite le meilleur pour la suite! Son album Debout dans l’ombre est disponible depuis août dernier. Vous pouvez surveiller les prochains projets de Rémi sur sa page Facebook.