Par Christopher Dicaire
Bouclez vos ceintures, ouvrez grandes vos oreilles et préparez-vous à voyager dans le temps. L’Orchestre symphonique de Québec présentait hier soir, en collaboration avec le Chœur de l’Orchestre symphonique de Québec, son deuxième concert, d’une série de trois, mettant en vedette la musique de films : Hollywood IV.
C’est avec certaines attentes que je me suis présenté à cette quatrième année des concerts Hollywood. Et c’est avec le cœur rempli d’étoiles que j’en suis ressorti. Croyez-moi, l’OSQ nous fait vivre toute une gamme d’émotions.
À l’animation, nous retrouvons Mme Véronika Makdissi-Warren et M. Bertrand Alain. Leurs quelques interventions, minutieusement positionnées, préparaient l’assistance pour les prochains morceaux, en offrant aussi quelques costumes ou quelques sketchs plus loufoques les uns que les autres. Soyez sans crainte, quand le chef d’orchestre agitait sa baguette, les plaisanteries n’avaient plus leur place.
D’ailleurs, c’est M. Nicolas Ellis, chef adjoint de l’Orchestre symphonique de Québec, qui, du haut de ses 26 ans, dirige l’orchestre pour la série de concerts. Jeune et talentueux, il est le directeur et fondateur de l’Orchestre symphonique de l’Agora et le bras-droit de Yannick Nézet-Séguin pour l’Orchestre Métropolitain. Au grand bonheur des spectateurs, M. Ellis est un chef généreux, par son contact avec le public et par son habileté à jouer la comédie avec les animateurs.
Puisque le concert se veut un voyage dans la musique de films, je me demandais si je devais avoir vu les trois premiers pour comprendre le dernier? La réponse m’est venue rapidement : absolument pas! Présenteront-ils de la musique des films prisés aux Oscar et à Cannes ouils présenteront la musique des films plus courants? C’était une de mes craintes, moi qui ait vu « La Guerre des Tuques » et « Le Pianiste », mais pas tous les « Star Wars » ou les derniers « Rocky ». Encore une fois, il faut faire confiance à l’OSQ : vous reconnaitrez tous les titres!
L’OSQ réussit un tour de maitre en présentant une gamme de pièces qui fait voyager son auditoire parmi les grands classiques cinématographiques. La soirée débute sur les airs de « Retour vers le Futur », de 1985. Après seulement cinq ou six secondes, l’ambiance était mise pour un vendredi soir mémorable. C’est ici que sont apparus nos animateurs, sous les étoffes de Doc et Marty, qui ont mis la table pour le premier bloc de la soirée : l’Antiquité et l’époque romaine.
Après les trames de « Ben Hur », de « Jésus de Nazareth » et du « Gladiateur », nous nous sommes retrouvés dans les moments imaginaires de « L’Abysse » et « La planète des singes », où la tourmente s’est emparée de l’auditoire. La première moitié du concert s’est close par un hommage aux compositeurs où se sont côtoyées les bandes sonores de Warner Bros, Twentieth Century Fox, « Les dents de la mer », « La Panthère Rose », « Rocky », « Godfather » et « E.T. », pour ne nommer que ceux-là.
Seconde partie : second voyage; vers les romances. « La Belle et la Bête » de 1991 nous a fait tourner la tête, valser et danser avec la présentation de la pièce Ouverture, où se rassemblent Be Our Guest et Beauty and the Beast. Ensuite, court arrêt aux « Parapluies de Cherbourg », à « Cyrano de Bergerac », « Roméo et Juliette » avant de plonger dans My Heart Will Go On du « Titanic » par les femmes du Chœur de l’OSQ, la harpiste et les violons de l’OSQ.
Et nous voilà enfin arriver à la pièce maitresse du concert, le clou du spectacle, le moment qui mérite toute l’attention et qui justifie l’achat du billet : la présentation des chansons du film « La Mélodie du Bonheur » de 1965 avec Julie Andrews et Christopher Plummer. Ouverture et Prélude a mis la table à mon coup de c(h)oeur de la soirée : Edelweiss. Interprété à l’origine par la forte voix grave de Christopher Plummer, j’ai été parcouru d’un frisson quand le Chœur de l’OSQ, uniquement accompagné du pianiste, en a entonné les premières notes. Le Chœur l’a d’abord chanté en anglais, avant de voir tout l’orchestre les accompagner et de voir les animateurs entrer sur scène, pour faire une transition vers la version française où les 1873 spectateurs ont été invités à chanter avec leur cœur les dernières paroles d’Edelweiss. Ce mouvement de masse, ces cœurs qui chantaient avec le Chœur de l’OSQ, m’a fait verser quelques larmes. Le spectacle s’est finalement conclu sur les notes d’« Avatar », le film le plus récent présenté dans cette grande soirée.
À mon avis, en voyant les trois rappels et l’entrain du chef, M. Ellis, des musiciens de l’OSQ et des chanteurs du Chœur de l’OSQ, nous pouvons être en droit d’attendre le 5e anniversaire des concerts Hollywood à Québec en 2019. L’OSQ, c’est l’orchestre des gens de Québec. Le directeur musical l’a rapidement compris et lui a donné la note de Québec; une note positive, enjouée, accessible et familiale.
Le concert HOLLYWOOD IV, présenté par l’OSQ en 2018, c’est un franc succès. C’est la musique du 7e art à son meilleur. C’est un concert où la musique, en se fermant les yeux, vaut un trente images par seconde. C’est une immersion dans la musique que vous aimez, dans une ambiance que vous aimez.