Par Amélie Villeneuve
Anatole débute sa carrière au tournant des années 2010, alors qu’il forme le groupe Mauves, formation qui participera activement à la naissance de ce qu’on appelle désormais la scène de Québec. En 2015, il entreprend son projet solo Anatole avec l’intention de redéfinir ce qu’est un spectacle de musique au Québec, tandis qu’on ne voit plus que des groupes en jeans t-shirt, inconscients du dispositif créatif qu’est la scène. Théâtralité assumée, costumes, mise en scène, queerness avant l’heure, posture du chanteur déchaîné, va sans dire qu’il annonçait ce qu’on voit sur toutes les scènes aujourd’hui.
Ces derniers temps, en plus de jouer avec son band de papas Apophis, Alexandre Martel est davantage reconnu pour son travail de réalisateur : depuis le triomphe de Darlène, album qu’il a réalisé avec Hubert Lenoir, il enchaîne les disques que les critiques et le public adoptent sans effort. On le trouve derrière les succès de Sweet Montérégie d’Alex Burger, de Cantalou de Thierry Larose, de A.M.I.E.S.A.M.O.U.R de Lumière, de Lou-Adriane Cassidy vous dit: Bonsoir de la principale intéressée et de Sans oublier de Lysandre, notamment. Il se fait également voir sur scène avec Larose et Cassidy dont il signe la mise en scène de la dernière tournée, en plus d’avoir été le frère d’armes de Lenoir durant les deux années de la tournée Darlène, collaboration qui remonte aux années The Seasons, qu’il accompagnait également sur scène.
Il revient à l’automne 2022 avec un troisième album intitulé Alexandre Martel. Si le titre du disque se joue de la tradition de l’album homonyme, c’est que tout est désormais dans son plus simple appareil pour Anatole. Pas de titre pour son album, pas de titres pour les tounes, pas d’histoire autre que celle de son alter ego Alexandre. Des chansons irrésistibles au parfum du renouveau folk-rock du début des années 90, à celles évoquant vaguement le Lennon des années 70, avec des harmonies vocales enveloppantes et des solos de guitare harmonisés comme il ne s’en fait plus assez, l’artiste nous amène avec lui dans un cœur à cœur impromptu et prenant.
Quand il n’est pas en studio ou dans une van quelque part au Québec, Alexandre aime regarder Top chef France et lire sur l’ésotérisme du début du XXe siècle, jouer à Mario Party avec sa fille et regarder un film muet sous influence. Il sera par contre bien occupé le 22 juillet, alors qu’il sera en spectacle à 15h au Festif! Bon show!