Dans cette vague de films dramatiques sur des légendes de la musique (Bohemian Rhapsody pour Queen et The Dirt pour Motley Crue), Rocketman à plutôt choisi l’approche de la comédie musicale pour raconter l’histoire du coloré Elton John. Le résultat est un 2h de pur plaisir, catapultant l’acteur Taron Egerton au sommet des acteurs de sa génération.

 

Sous forme de numéros de danse et de chant, Rocketman raconte l’histoire sombre et heureuse de l’un des plus grands noms de l’histoire de la musique : Elton John. Ayant vécu une vie adulte remplie d’excès, le film ne se gêne pas pour révéler certains des plus grands secrets du chanteur et tout en dévoilant le processus de création de certaines des chansons les plus populaires des années 80 et 90.

 

Même les plus sceptiques ont changé leur fusil d’épaule après la performance époustouflante de Taron Egerton en tant qu’Elton John. Après deux excellents films d’action pour la franchise Kingsman, ainsi que le drame Eddie L’Aigle, la carrière de celui-ci a pris une tournure brutale après le flop catastrophique que fut Robin Des Bois. Toutefois, le jeune acteur a su s’entourer de professionnels en Matthew Vaughn (réalisateur de Kingsman et producteur de Rocketman) ainsi que Dexter Fletcher (réalisateur de Eddie l’Aigle et Rocketman) pour remettre sa carrière sur le droit chemin. Ce n’est pas pour rien que le brillant chanteur de Saturday Night’s Alright For Fighting a lui même choisi l’acteur de 29 ans pour exposer sa vie de drogues, sexe et alcool au grand écran. Contrairement au film Bohemian Rhapsody où l’acteur Rami Malek ne fait que mimer les paroles de Freddie Mercury, Taron Egerton y donne cœur et âme dans cette production en reprenant lui même les plus grand succès du chanteur britannique. Dès la première scène, on s’accroche rapidement à l’histoire d’un des plus grands artistes de l’histoire de la musique, tous genres confondus. Lors de mon visionnement, j’ai dû me rappeler plus d’une fois que je regardais un film et non un documentaire. Ceci prouve à quel point l’équipe de production à fait un travail remarquable pour ce film. Il est bon à ce point. Que ce soit pour les numéros de danse, les scènes de concert ou les moments extrêmement dramatiques du film, Egerton y va d’un sans point ni coup sûr dans Rocketman. Je ne prédis pas de nominations aux Oscars, mais je n’ai aucun doute que son temps viendra. Vous ne le connaissiez peut-être pas avant, mais maintenant vous n’avez plus d’excuses. Cet acteur est ici pour rester et ce, au grand bonheur de nous tous.

 

Ce n’est pas seulement l’acteur principal qui brille dans cette biographie. Les acteurs Jamie Bell et Richard Madden sont phénoménaux. Le premier joue son ami de longue date et compositeur de chansons, Bernie Taupin et le second, son agent malhonnête John Reid. En ce qui concerne Jamie Bell, ça fait plusieurs années qu’il accumule les bons rôles au cinéma, sans jamais être une figure de premier plan. Son efficacité est indéniable et il joue à la perfection le plus vieil ami d’Elton John. Il est celui qui tente par tous les moyens de ramener le chanteur à la raison, quand ce dernier se fait envoûter par la vie de rockstar. Pour ce qui est de Richard Madden (Rob Stark en personne), j’adore la tournure de sa carrière. Après 3 ans passé dans la hautement populaire série Game Of Thrones, il s’est vu remettre la statuette du meilleur acteur dans une série dramatique lors de la dernière cérémonie des Golden Globes pour son rôle dans la série britannique The Bodyguard (qui est excellente soit dit en passant). Aujourd’hui, maintenant présent dans de grosses productions hollywoodiennes, son ascension vers le grade de star du cinéma ne fait que commencer et je vais être au premier rang pour y assister. Son rôle dans Rocketman est celui d’un agent sans scrupule, se souciant guerre des problèmes psychologiques de son protégé. Sa seul ambition est de se remplir les poches, peu importe ce qui peut ou pourrait arriver à Elton John. Il joue avec perfection son personnage, manipulant le chanteur dans le seul but d’arriver à ses fins. Richard Madden est un excellent acteur et j’ai très hâte de voir ce qui nous mijote dans les prochaines années.

 

Je ne peux parler de Rocketman sans glisser un mot sur le réalisateur Dexter Fletcher. Le film aurait facilement pu passer pour une moins bonne version de Mamma Mia. Toutefois, dès les premières chorégraphies, on comprend bien vite qu’on s’apprête à regarder quelque chose de spécial. Je suis le premier à dire qu’il y a un manque flagrant de bonnes comédies musicales (la dernière étant La La Land) et Fletcher vient de nous en offrir une autre. Que ce soit par les angles de caméra, les scènes toujours parfaitement éclairées ou les numéros de danse entraînants, c’est presque un sans fautes qui nous est présenté. La musique d’Elton John y est pour beaucoup, mais pour revenir sur mon exemple de Mamma Mia, même la musique d’Abba ne pouvait pas sauver les fausses notes de Pierce Brosnan.

 

Les premières choses qui vient en tête de biens des gens lorsqu’il est question d’une comédie musicale sont les belles couleurs, les gros numéros de danse et les personnages toujours heureux et souriants. Ce qui distinct Rocketman des autres est sa façon d’étudier les aspects psychologiques des humains représenté à l’écran. Le film ne cache en aucun cas le côté beaucoup plus sombre de la popularité que ses mégas stars obtiennent grâce à leur statut. Les tonnes de fans et les succès planétaires apportent des sommes d’argent astronomiques que ces artistes non jamais même rêver d’avoir dans leur vie. Malheureusement, leur compte en banque attire des gens malhonnêtes qui ont comme seul but d’utiliser ces artistes pour se remplir les poches et quitter le navire avant qu’il ne coule. Nous sommes chanceux à ce jour d’assister à la tournée d’adieu « Goodbye Yellow Brick Road » d’Elton John, car c’est passer bien près que sa tournée d’adieu soit plutôt au début des années 90 alors qu’ils se réveillait le matin avec une bouteille de vodka et un pot d’antidépresseurs.

 

Selon moi, le seul bémol avec Rocketman c’est les 10 premières minutes du film. Provenant d’un milieux familial très difficile, le début du long métrage se concentre sur l’enfance du chanteur et je dois avouer que je n’ai tout simplement pas aimer l’acteur qui incarne celui dont le vrai nom est Reginald Dwight. De plus, un petit 10 minutes de plus à la fin pour compléter l’histoire n’aurait pas fait de tord. Le réalisateur a plutôt décidé de finir son film avec des images d’archives racontant la vie personnelle du chanteur après le début de sa période de sobriété. Les fans de celui dont les succès ne se comptent plus sur les doigts de 5 mains vont être charmés par le jeu de Taron Egerton et peut-être même surpris d’en apprendre plus sur son enfance, son ascension rapide au sommet et sa chute encore plus rapide en enfer. C’est une excellente comédie musicale comme il s’en fait très rarement récemment et qui va très certainement continuer cette mode de films sur les plus grandes rockstars du monde. Je dois dire que je ne suis pas contre.

 

Note final 9/10