Jusqu’au dernier cri
Une enquête de Victor Lessard, par Martin Michaud
Pour l’auteur québécois Martin Michaud, chaque polar est une occasion de réfléchir à ce qui se passe dans la société. La sixième enquête du sergent-détective Victor Lessard ne devait pas être celle-ci. Cependant, cette intrigue s’est imposée dans la tête de l’auteur alors qu’une question lui est venue : quels seraient les effets collatéraux de la pandémie sur la société. Dans une intrigue au rythme infernal (croyez-moi sur parole, ça va vite!), Victor et sa collègue Jacinthe se retrouvent absorbés dans l’univers postpandémique d’un jeune adulte dans la vingtaine.
Jusqu’au dernier cri, en quelques mots
Dans une mine de Matagami, un homme retient huit otages après une transaction de drogue qui a mal tourné. Trois membres d’un puissant cartel de trafiquants d’opium ont été assassinés. La seule personne à qui le preneur d’otages accepte de parler : le sergent-détective Lessard du SPVM. Victor se rend donc sur les lieux à la demande de la GRC, mais rien ne se passe comme prévu. Avec Jacinthe, il se retrouve catapulté sur les traces de l’auteur d’un triple meurtre. Seul problème, les deux enquêteurs ne sont pas les seuls à ses trousses. Enfin, est-ce le seul problème?
Chasse à l’homme effrénée en plein blizzard sur les routes enneigées du Nord-du-Québec, cette enquête de Lessard le plonge au coeur d’un monde en perte de repères. Cette investigation haletante lui offrira l’occasion de réaffirmer le caractère indéfectible de son amitié pour Jacinthe, au moment où ils ont le plus besoin l’un de l’autre.
Fan de Martin Michaud
Le premier roman de l’auteur Martin Michaud que j’aie lu, je l’ai lu à ma première année de cégep. Je m’étais alors procuré le roman Sous la surface (2014), une intrigue « hors série » qui deviendrait également une bande dessinée en deux tomes (2019). Ce que je ne savais pas, en sortant de la librairie, c’était que j’entrais dans l’univers de l’un des plus grands romanciers de polar québécois. À la fin de ma lecture, je suis retourné à la librairie où je me suis procuré ma première enquête de Victor Lessard, que j’ai toutes lues depuis. Dans Jusqu’au dernier cri, on retrouve un sergent-détective après la pandémie, mais également après les événements de Ghetto X (2019). Son demi-frère, en prison, se trouve à être un allier inattendu dans son rôle d’enquêteur.
Aux côtés de Jacinthe, et d’une gendarme de la GRC, Victor Lessard creuse ici la radicalisation, mais surtout les dommages collatéraux de la pandémie sur les jeunes. Les milléniaux ont été privés de socialisation pendant cette pandémie de COVID-19. (Remarquez que j’emploie le passé composé, mais la pandémie est-elle vraiment finie?) Que leur arrivera-t-il? Qu’adviendra-t-il de ses jeunes adultes à qui les générations précédentes lèguent une Terre en décrépitude, une société individualiste et un lot de théories du complot?
L’auteur Martin Michaud réussit, à nouveau, à faire vivre un personne humain au coeur d’événements authentiques et tragiques. De par leur authenticité, les événements qu’ils présentent sont possibles, et il faut peut-être même les craindre (dans une certaine mesure). La radicalisation des jeunes mélangée à leurs désirs de réussite et d’émancipation forment une recette aux dangers explosifs. Quand tout t’a été pris, que te reste-t-il à faire? « Au pire, on volera une banque! »
Disponible en librairie depuis le 20 octobre 2021.
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Jusqu’au dernier cri